BELLMAN le néo syndic s’était donné comme mission de révolutionner le vieux métier de syndic, à coup d’une part de campagnes publicitaires agressives voire injurieuses à l’encontre de la “vieille” profession tant décriée et d’autre part de moyens financiers conséquents, pas moins de 17 millions d’euros de levées de fonds afin de permettre à la nouvelle profession de syndic d’allier le meilleur du digital avec la gestion classique des syndicats de copropriétés.

Malheureusement tel  ICARE , le néo syndic BELLMAN s’est brulé les ailes non pas au contact du soleil mais au contact de la réalité économique car en effet BELLMAN  se voit contraint de lancer un plan de sauvegarde de l’emploi en licenciant une grande partie de ses comptables et gestionnaires de copropriétés dont les missions seraient désormais confiées à des prestataires externes.

Nonobstant la forme inacceptable choisie par BELLMAN  afin de s’attaquer de façon aussi calomnieuse à ses confrères de “confession classique”, le fond ne mérite t’il pas une analyse objective de la profession?

Ne serait il pas opportun de mettre en place un système en effet qui permettra de trouver le juste équilibre entre l’ancien monde et le nouveau, entre le syndic de proximité et la digitalisation désormais incortounable  du métier de syndic?

Il semble  de notoriété publique que le métier de syndic souffre d’un déficit d’image auprès du grand public, des pouvoirs publics et enfin de leurs mandants que sont les copropriétaires.

Néanmoins, les syndics de copropriétés qui sont des professionnels passionnés font de leur mieux pour donner satisfaction à leurs mandants, à en croire les sondages réalisés (La FNAIM réagit aux attaques contre les syndics et se mobilise pour valoriser la profession), il n’en demeure pas moins que la tendance; relayée par certains journalistes qui en font leurs marronniers et ressortent tous les ans des articles à décharge sur la profession; est à l’insatisfaction et aux critiques dans les copropriétés.

Autant l’approche de BELLMAN sur la forme me semble indécente mais sur le fond, elle mérite réflexions, ce qui n’est pas le cas de l’approche du nouvel intervenant dans le monde de la copropriété, la société MATERA qui a également levé des fonds importants près de 45 millions d’euros entre 2020 et 2021.

Contrairement à BELLMAN, la société MATERA n’est pas un syndic de copropriété, bien qu’ayant mené également une campagne publicitaire agressive à l’encontre des syndics, qui peut semer la confusion auprès de copropriétaires, mais est une plateforme d’aide aux syndics coopératifs qui propose un outil et un service à destination des conseils syndicaux, tout comme l’association l’ARC, avec laquelle il y a lieu de se méprendre, tant les services semblent proches, notamment  avec la coopérative technique Copropriété-Services de l’ARC qui met à la disposition de ses adhérents des experts de la copropriété.

Bien que pour ma part l’ARC et MATERA soient blanc bonnet et bonnet blanc, que ce soit d’une part, dans leur agressivité à l’encontre des syndics (Syndic bashing: les calomnies à l’encontre de la profession de syndic, resteront elles toujours impunies?) afin de valoriser leur fond de commerce et d’autre part en vendant des services aux conseils syndicaux, à la différence qu’il est vrai que l’ARC n’a jamais fait planer la confusion de se  faire prendre pour un syndic, au contraire on pourrait en poussant le raisonnement à l’extrême , que moins il y a de syndics professionnels, plus leur commerce sera prospère

Il est néanmoins  intéressant de connaitre l’avis de l’ARC sur les pratiques de MATERA en prenant connaissance de son article publié le 01/09/2020 intitulé  » La solution MATERA: un contrat à lire entre les lignes »

A mon humble avis, avec les réserves précitées, il me semble opportun d’exploiter la voie ouverte par BELLMAN sur la digitalisation du métier de syndic tout en maintenant l’indispensable valeur de syndic de proximité, pierre angulaire du métier.

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Photo: topcom.fr/STEVE/Sacha Goldberger